Samedi 21 octobre 2017 à 15h
C’est une question à résoudre davantage qu’une évidence à imposer. Faut-il laisser une trace, une marque singulière ? Faut-il être au monde ici et maintenant pour y éveiller les consciences, vivre le partage et échafauder les constructions futures ? Comment conjuguer la gratuité de l’art, l’utilité d’une action solidaire et la relation à la commande ? Comment être à la fois savoir et saveur, corps physique et corps social, différent et semblable ?
François Barré, commissaire de l’exposition
« Ne pas ajouter aux signes de la misère, la misère des signes ». Cette formule créée par l’Association Ne Pas Plier dit d’emblée la conception du métier de graphiste et son engagement dans un art où la qualité des formes prend tout son sens social et politique. L’art du graphiste est inséparable d’une adresse à tout autre et particulièrement à tous ceux à qui personne ne s’adresse et qui souvent n’ont pas d’adresse.
L’espace public devient alors le lieu de gestes radicaux et joyeux qui inventent les signes dont chacun peut s’emparer pour exercer sa propre liberté. Cet espace est le site exemplaire de l’art conçu comme service public ; il est le lieu où la culture est à la fois intelligence des formes et partage des émotions collectives. L’art du graphiste comme tout art opère dès lors le nouage du poétique avec la vie politique. Où en sommes-nous aujourd’hui quand les protocoles de la communication semblent engloutir ensemble les joies du partage et les énergies transformatrices ?
Marie-José Mondzain, philosophe
EN REGARD DE L’EXPOSITION: DES IDÉES À GOÛTER
Travailler l’exposition comme un outil. Il s’agit d’accueillir pendant l’exposition à la Maison d’Art Bernard Anthonioz, du 7 septembre au 12 novembre 2017, différents acteurs organisant eux-mêmes une visite pour y exprimer la singularité de leurs pratiques et de leurs réflexions en regard et en correspondance avec les images et messages de Gérard Paris-Clavel.