-
L’Humanité
2009. Journal 28 x 36 cm, impression offset quadrichromie. Produit par le journal l’Humanité.
Du 21 au 31 décembre 2009, l’Humanité a invité Gérard Paris-Clavel à publier un feuilleton intitulé Le travail de l’image.
On connaît le refrain, aucune chanson ne peut changer le monde, mais une image, alors ? Question saugrenue ? Voire ! Manifestement, cette expression inattendue, véritable pli dans les formes traditionnelles d’un journal comme l’Humanité, peut déjà aiguiser l’appétit. Il y a là quelque chose de physique, qui encourage ensuite à passer à l’acte, intime et collectif. Avec leurs formes interrogatives et heureuses, les images appellent à écarquiller les yeux, à remettre du sens dans nos regards. Et ça n’est pas le moindre des résultats, à prendre du plaisir. « Nous avons besoin de ces révélateurs que sont les mots, les images qui font mouche, sourires et gravité mêlés », écrit l’un de nos lecteurs. Un autre interpelle : « Il ne faudrait pas grand-chose pour que l’on se remette à imaginer notre vie. Art et conscience politique, eh bien, ma foi, cela faisait longtemps que l’on s’était habitué à un autre régime ! » Attention, fragile et foutraque ! Un bon fond mérite une bonne forme, et vice versa ! Nous avons voulu prolonger le travail engagé à travers une discussion sauvage réalisée à partir d’une rencontre avec un « usager » des images, le syndicaliste Jean- François Caré, d’échanges avec Gérard Paris-Clavel et le sociologue Franck Poupeau, tous deux membres du collectif Ne pas plier, et de contacts avec les textes de l’écrivain John Berger et de l’historienne Sophie Wahnich. Registre de l’écho et des affinités, discussion ouverte comme une image. Et le chantier reste en chantier. Chacun y vient avec ses outils, ses émotions, son savoir des luttes, ses désirs. Tout de plus, rien de moins. Thomas Lemahieu, Humaginaire.