Garçons – Filles, Parlez-moi d’amour
1998. Carnet 10 x 3,5, offset Production Fondation 93, diffusée par le Crips Ile-de-France
Livret de questions et d’informations à partager sur le thème de la sexualité et du Sida, avec Nathalie Bajos, Alfred Spira, et Antonio Ugidos.
« À l’occasion d’un projet d’exposition sur la prévention des MST et du sida, projet soutenu par le ministère de la recherche et la santé, la Fondation 93 abandonnera le support exposition initialement envisagé. le projet initialement intitulé « Plaisir et danger d’amour » s’appuie sur une enquête réalisée par Alfred Spira et Nathalie Bajos. Alain Berestetsky travaille avec eux, Antonio Ugidos du CRIPS et avec Gérard Paris-Clavel, ex-Grapus, à partir de l’idée de la Fondation 93 constituant à mettre en place devant les lycées et les places publiques, des containers en acier, percés de meurtrières pas lesquelles les spectateurs pourraient voir les éléments de l’exposition. Les chercheurs , enthousiasmés au début par ce dispositif inhabituel, introduiront brutalement une remarque en s’interrogeant sur la position voyeurisme induite pas le procédé, susceptible de renforcer les a priori sur le sujet. Après des discussions serrées Alain Berestetsky inversera son parti pris. il choisira, sur la proposition de Gérard Paris-Clavel, la formule individuelle d’un petit carnet baptisé « Parler-moi d’amour», composé de cent questions (cinquante posées par des filles et cinquante posées par des garçons), issu de l’enquête menée par le CRIPS. Entre les questions des garçons et des filles, aux cœurs même du carnet des informations sur le sida sont insérées sur des feuilles de couleurs jaunes signalant l’aspect utilitaire.
Cette solution emporte l’adhésion de tous les membres de l’équipe de conception, mais il reste à convaincre les ministères et les organismes financeurs de cette transformation radicale du support. Cela donnera lieu à quelques séances de travail un peu tendu. le carnet est finalement tiré à 400 000 exemplaires et diffusé à l’occasion d’actions partenariales. La demande est immense, inattendue, les partenaires sont à l’image de la société : multiples et variés. pour une fois l’ensemble des acteurs de la prévention, salue unanimement la qualité de l’objet. l’impact du carnet est évalué par une enquête qualitative de l’INSERM. Elle confirme la réussite du produit et souligne à quel point les questions sur la sexualité qu’il contient, formulées sans être édulcorées, ont favorisé le dialogue de prévention entre les jeunes eux-mêmes mais aussi entre adultes et entre parent et enfants. Cela donne lieu parfois à quelques remarques un peu crispées de la part de certains partenaires institutionnels de la Fondation 93. Alain Berestetsky Petit (im)précis de culture scientifique Broché, 2009